đŸ€˜đŸŒWifi 1, Jean-Connard 0

Qui n’a pas une anecdote incroyable Ă  raconter Ă  propos d’un voisin chelou? A croire qu’on est les seuls gens normaux dans notre quartier. J’en conclus qu’ils disent la mĂȘme chose sur nous, mais je serais curieuse de savoir Ă  quelle catĂ©gorie on appartient, car il existe diffĂ©rents types de voisins, j’ai fait des Ă©tudes poussĂ©es sur le sujet et voici mes conclusions.

Jean-Connard et Wifi

Je vais commencer par te raconter une histoire ahurissante qui nous est arrivĂ©e l’an dernier. Janvier 2020, 17h, je vais chercher ma baguette de pain avec mon tote bag “petit beurre”, comme toute nantaise qui se respecte. Quand je rentre 5 minutes plus tard, je trouve mes 3 enfants en pleurs: le voisin d’en face est venu les menacer de tuer notre petit chien, Wifi, alors qu’ils jouaient devant la maison. Ce voisin, je ne le connaissais que de vue et il ne m’inspirait dĂ©jĂ  pas grand chose. Je crois qu’il s’appelle Jean-Philippe ou Jean-Pierre, mais comme je ne sais plus, on va l’appeler Jean-Connard. Comme Jean-Connard est trĂšs courageux, il a commencĂ© Ă  s’en prendre Ă  Floki, 8 ans, puis aux jumelles, en leur hurlant qu’il allait Ă©gorger leur “clĂ©bard”. Imaginez la peur des enfants, seuls devant cet individu rougeĂątre et haineux.

Chuck Ă©tait Ă  Paris pour son boulot ce jour-lĂ  et me connaissant, j’ai prĂ©fĂ©rĂ© appeler mon autre voisin, Bobby, pour venir avec moi et sonner chez Jean-Connard. Quand il a ouvert la porte, je lui ai sautĂ© dessus: “mec, tu t’en es pris Ă  mes gamins, tu vas finir en dĂ©composition dans la Loire”. N’arrivant plus Ă  contenir ni mes nerfs ni ma bouche, qui vomissait 50 insultes Ă  la minute (je ne savais mĂȘme pas que j’en connaissais autant), Bobby nous a sĂ©parĂ© et a gĂ©rĂ© comme un pro. Jean-Connard nous a expliquĂ© ne plus supporter les aboiements de notre chien et mon comportement de “prĂ©tentieuse parisienne”. Lui qui ne m’avait jamais adressĂ© la parole, me connaissait visiblement mieux que personne.

Il a reconnu avoir agressĂ© mes petits, sans regrets. Tout cela s’est terminĂ© chez les flics, je n’allais pas laisser passer cela, mes enfants devaient comprendre que ce qu’il avait fait Ă©tait mal.  

VoilĂ  la premiĂšre catĂ©gorie de voisins, tu l’as compris, c’est le gros connard.

Mon pote Marc m’expliquait que ses parents en avaient un aussi: dĂšs qu’ils sortent de chez eux, le mec, ancien lĂ©gionnaire, balance des cailloux sur leur caisse avec une catapulte et a dĂ©jĂ  failli renverser sa maman avec son vĂ©lo. VĂ©ridique!

La seconde catĂ©gorie, c’est le chieur

Les chieurs, se sont ces voisins qui viennent te voir gentiment, tous les 3 jours, pour te demander de couper ta haie, d’arrĂȘter de nourrir les oiseaux car ça les rĂ©veille le matin,  d’éviter les barbecues car ils sont vĂ©gĂ©tariens et ne supportent pas l’odeur des saucisses, d’arracher toutes les fleurs du jardin car leur petit dernier est allergique au pollen ou encore de ne plus te balader en maillot de bain dans ta piscine car l’aĂźnĂ© a les hormones en feu.  Ils savent tout ce qui ce passe chez toi, tu te demandes bien comment. Ceux-lĂ  ne sont pas mĂ©chants mais tu as trĂ©s trĂ©s envie qu’ils dĂ©mĂ©nagent, et vite!

TroisiĂšme catĂ©gorie: le raciste 

Alors le voisin raciste commence toutes ses phrases par “jsuis pas raciste mais
”

“Jsuis pas raciste mais ils n’ont pas intĂ©rĂȘt Ă  construire une mosquĂ©e dans le coin”.

“Jsuis pas raciste mais faut avouer que la population a changĂ© depuis 30 ans, il y a de la dĂ©linquance et on sait d’oĂč ça vient!”

Celui-ci est en gĂ©nĂ©ral vieux et conservateur, vote trĂšs trĂšs Ă  droite, rentre vite chez lui et s’enferme Ă  double tour quand tes potes arabes et noirs dĂ©barquent. Il est aussi homophobe parce que “c’est quand mĂȘme pas comme ça que la nature a fait les choses”. Celui-ci est Ă  fuir, il ne changera jamais!

QuatriÚme catégorie: le beauf

Le beauf, lui, il n’est pas dĂ©sagrĂ©able avec toi. Mais chez lui c’est une autre histoire. Fan inconditionnel de Johnny, il vit avec sa femme Sylvie, ses filles Kelly et Stacy et son fils Kevin, et leur hurle dessus toute la journĂ©e.

Il agrĂ©mente ses phrases de “il faut que tu voyes”, “malgrĂ© que” et tu sais qu’il “va couler un bronze” au moins une fois par jour. Quand il invite ses potes, les gros mots fusent et les blagues graveleuses avec: “Sylvie elle a les anglais qu’ont dĂ©barquĂ© alors c’est pĂŽ c’ soir que j’ vais lui casser les pattes arriĂšres ». J’exagĂšre Ă  peine…mais j’exagĂšre quand mĂȘme un peu.

Le beauf est Ă  fuir autant que le raciste.

DerniÚre catégorie: les voisins sympas

Parce que fort heureusement, il sont lĂ  et te redonnent foi en la vie, les voisins sympas sont normaux.

Il sont toujours prĂȘt Ă  garder tes chats, ne te prennent pas la tĂȘte quand tu passes la tondeuse le dimanche Ă  12h03, ils aiment les apĂ©ros et les barbecues et ne te jugent pas quand tu leur amĂšnes tes gosses Ă  garder 1 journĂ©e parce que tu vas au Hellfest te faire pĂ©ter les oreilles Ă  coup de mĂ©tal et te noyer dans la biĂšre chaude.

Lui, il fait son jogging le dimanche et il aime inviter des potes pour des barbecues, elle, elle a les mĂȘmes problĂšmes que toi avec ses ados, et t’ appelle parfois pour descendre une bouteille de blanc quand son mari est en dĂ©placement.

Ils sont normaux, et on les aime.

VoilĂ , je suis certaine que tu es dĂ©jĂ  en train de classer tes voisins dans ces catĂ©gories, et, fort heureusement, tu vas te rendre compte que la plupart appartiennent Ă  la derniĂšre. Mais toi, t’es-tu dĂ©jĂ  demandĂ© Ă  laquelle tu appartiens? Moi je ne sais pas, mais je te laisse, je vais couler un bronze.

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