đŸ€˜đŸŒFuck you 2020!

Ceux qui auront connu 2020 s’en souviendront. On devrait mĂȘme faire du 16 mars un jour fĂ©riĂ©, au mĂȘme titre que le 11 novembre, juste pour rendre hommage Ă  tous ces parents traumatisĂ©s qui se sont retrouvĂ©s coincĂ©s chez eux avec leurs enfants.

Si certains en ont profitĂ© pour faire des photos ‘famille parfaite”sur insta, oĂč on les voyait faire des jeux de sociĂ©tĂ© en souriant devant un gĂąteau bio yuzu/graines de courge… tout ça n’était qu’une gigantesque mascarade. Comment je le sais? Parce que moi, maman imparfaite assumĂ©e, je l’ai vĂ©cu et je peux te dire que c’était loin, bien loin, d’ĂȘtre la pĂ©riode la plus Ă©panouissante de ma vie!

Purée en flocons et gym

J’avoue que ce 16 mars 2020, je ne me suis pas rendue compte de ce qui allait se passer. 

La France confinĂ©e, le monde entier confinĂ© Ă  cause du Covid, j’ai trouvĂ© ça…limite amusant.

TĂ©lĂ©travail, cours Ă  la maison: finalement c’était un peu des vacances forcĂ©es. J’ai aimĂ© l’idĂ©e. Mais ça, c’était avant. 

Avant de comprendre que j’allais devenir maĂźtresse, prof, cantiniĂšre, femme de mĂ©nage, tout en travaillant 8 heures par jour.

Avant de comprendre que la plateforme de cours en ligne ne fonctionnerait que de 5h Ă  6h30 du mat et que la maĂźtresse de Floki avait pris le confinement pour un prĂ©quel des vacances de printemps. 

J’étais donc celle qui allait faire cours de 9h Ă  16h30 entre 2 visios avec mes clients, aprĂšs avoir prĂ©parĂ© le repas du midi pour 5, et fait le mĂ©nage (j’ai eu l’impression de vivre avec des gorets). Je ne remercierais jamais assez les types qui ont inventĂ© les pĂątes et la purĂ©e en flocons. Tout un univers s’est ouvert Ă  moi: celui de la gastronomie de cantine, vite fait, mal fait.

Le clou du spectacle? Le prof de sport qui nous envoyait des fiches pour faire des exercices de stretching Ă  la maison au cas oĂč on s’ennuierait…direct Ă  la poubelle avec mon sourire et mon enthousiasme. Parce qu’entre nous, prof de sport, c’était quand mĂȘme le mĂ©tier le plus rentable du monde pendant le confinement!

Apéros de loin et soirées Lidl

Tu me diras, et Chuck, il faisait quoi? Et bien Ă  cette Ă©poque, il travaillait jour et nuit et je ne le voyais sortir que 3 minutes Ă  20h pour applaudir les soignants et faire semblant d’y prendre plaisir.

Cette histoire d’applaudissements partait d’un bon sentiment: rendre hommage au personnel hospitalier, adulĂ©s comme ACDC lors de leur Black Ice World Tour. Ils le mĂ©ritaient amplement.

Bon, au bout de 2 jours, Chuck et moi avons dĂ» Ă©tablir un agenda pour se rĂ©partir la corvĂ©e d’aller parler aux anciens de la rue. Chaque jour la mĂȘme discussion: “ah il a fait beau aujourd’hui”, “encore  500 morts, ça fait peur” blablabla
 Au bout de deux semaines, on a dĂ©cidĂ© avec nos jeunes voisins de sortir des petites tables pour faire des “apĂ©ros de loin”, on rentrait Ă  22h bourrĂ©s et on oubliait les enfants qui finissaient par se faire des sandwichs devant la tĂ©lĂ©. 

Il faut dire que c’est une pĂ©riode durant laquelle nous n’avions le droit de sortir qu’une heure par jour pour faire les courses. Autant te dire qu’aller chercher un rĂŽti chez Lidl Ă©tait devenu aussi excitant qu’une soirĂ©e au resto avec mes copines Ă  dĂ©blatĂ©rer sur nos mecs.

Pùtée pour chat à la souris et sarouel

1er jour de confinement: je sors une jolie robe, des bijoux, je me maquille et n’oublie pas le parfum…hors de question de se laisser aller.

7e jour: je dĂ©couvre que finalement, personne ne me voit de la journĂ©e, Ă  part les gosses. Le petit vient rĂ©guliĂšrement me poser des questions auxquelles mĂȘme l’algorithme de Google ne trouve pas de rĂ©ponse: “maman, est-ce qu’on peut faire la roue sur la Lune?”, “maman, pourquoi on fait pas de la pĂątĂ©e pour chat Ă  la souris?” Je n’en sais rien du tout et je m’en fiche, Ă  ce moment-lĂ  j’ai dĂ©jĂ  du mal Ă  rĂ©pondre aux phrases basiques.

Les jumelles sont des ados normales: tout est nul et moi je suis trop vieille (et parfois mĂȘme trop moche) pour comprendre. Quand elles ne viennent pas me demander ce qu’on mange, elles se plaignent de tout: “encore des nuggets!”, “trop le sum de se lever Ă  9h”…voilĂ  voilĂ .

RĂ©sultat, au bout d’une semaine, j’ai troquĂ© ma jolie robe contre un sarouel, le maquillage contre une couche de crĂšme grasse, quant au parfum, j’ai jugĂ© que l’odeur de mon dĂ©o suffisait bien.

Il y a quand mĂȘme eu de bons moments. On a la chance d’avoir un jardin et on a pu prendre l’air et manger dehors en famille puisque ce mois d’avril a Ă©tĂ© trĂšs ensoleillĂ©. J’ai aussi apprĂ©ciĂ© le tĂ©lĂ©-travail qui m’a offert de minis grasses matinĂ©es. Me lever Ă  8h45 pour ĂȘtre en pyj devant mon PC Ă  9h, ça avait du charme. Jusqu’au jour oĂč mon boss a instaurĂ© des petits dĂ©jeuners en visio et j’ai dĂ» me rĂ©signer Ă  prendre une douche et m’habiller avant 16h.

MalgrĂ© tout, je tire de cette pĂ©riode beaucoup de positif et j’ai compris que je n’Ă©tais clairement pas passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de ma vocation de prof!

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