đŸ€˜đŸŒLes nouveaux mots pour les nouveaux maux

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A chaque gĂ©nĂ©ration son vocabulaire. Pour moi, gĂ©nĂ©ration X, c’était l’arrivĂ©e du verlan. 2020, Aya Nakamura, parodie d’elle-mĂȘme, dĂ©barque avec des paroles incomprĂ©hensibles que les jeunes dĂ©codent comme si c’était leur langue maternelle. Focus sur les nouveaux mots.

Tu vends du seum tampon toi aussi?

Tout a commencĂ© l’an dernier quand Aya nous a sorti son “Djadja” et son “en catchana baby tu dead ça”. Mes filles adorent, je suis Ă  2 doigts de les laisser devant les marches d’une Ă©glise avec un mot d’abandon. Cadeau: la version Palmashow d’Aya.

pardodie-aya naka-Lartiste

Moi qui ne jure que par Jimi Hendrix et ACDC, je ne comprends pas ce qu’elles veulent me faire passer comme message. Je mets ça sur le compte du besoin fondamental de couper le cordon.

Lorsqu’ ensuite je suis tombĂ©e sur PNL, je me suis dit que je devais agir si je ne voulais pas finir comme la gĂ©nĂ©ration des mĂšres has been qui dansent encore comme des Claudettes plus de 40 ans aprĂšs la mort de leur idole dĂ©colorĂ©e.

“J’galette ma solitude aprĂšs deux teilles, Pas besoin qu’on m’aime, j’vends du seum tampon N”  

PNL

Des trolls, un peu kiffants en vrai, j’avoue

Quand j’ai commencĂ© Ă  bosser dans le web, je me suis retrouvĂ©e avec des collĂšgues que j’aurais pu mettre au monde. Alors lĂ , pas le choix: j’ai troquĂ© mes talons contre des baskets, coupĂ© mes cheveux, modernisĂ© mon make-up et j’ai gagnĂ© 10 ans. Sauf qu’il me manquait quelque chose d’essentiel: les clĂ©s pour communiquer avec cette gĂ©nĂ©ration Z pour qui “meuf” ou “keum” sont des termes moyenĂągeux.

Alors, j’ai Ă©tudiĂ© avec attention les tics et les mots qu’ils emploient Ă  longueur de journĂ©e.

J’ai Ă©tĂ© rassurĂ©e de voir que j’en avais dĂ©jĂ  dans ma besace: “kiff”, “en vrai”, “j’avoue”, “ de ouf”, “spoiler”…je les utilise dĂ©jĂ  et je peux remercier mes ados d’avoir ramenĂ© ça Ă  la maison en mĂȘme temps que l’acnĂ©.

Sauf que j’étais encore loin d’avoir intĂ©grĂ© le petit lexique des 20/30 ans, et quand ma collĂšgue m’a demandĂ© si je l’avais dĂ©jĂ  “stalkĂ©e parce qu’elle a des haters et des trolls sur son insta qui veulent de la moula”…j’ai souris bĂȘtement comme une idiote en espĂ©rant, que, comme dans les films, quelqu’un tomberait sur elle avec un cafĂ© bouillant pour lui faire oublier sa question. 

T’as d’la moula grooooos?

Alors j’ai commencĂ© Ă  utiliser ces nouveaux mots mais j’ai mis mon veto sur certains: moula, c’est pas possible. A mon Ă©poque pour dire de l’argent on disait du pĂšze, du fric, du pognon, ça sonnait juste mais la moula? Quand un mec dit “je veux me faire d’la moula”, je pense plutĂŽt Ă  une soirĂ©e cuni.

Je suis quand mĂȘme contente de voir qu’il reste de mon adolescence les mots en verlan indĂ©modables comme “ouf”, “chelou”ou “chanmĂ©â€. Parfois, il m’arrive de sortir de mon grenier des “lĂąche moi la grappe”, “ça dĂ©chire” ou encore mon fameux “ça craint du boudin”, signe que j’assume d’avoir grandi Ă  l’époque colorĂ©e et kitsch des cassettes audios, du Tang et des tee-shirts WaĂŻkikis.

A chaque gĂ©nĂ©ration ses maux, Ă  chaque gĂ©nĂ©ration ses mots pour les exprimer. C’est important de “se mettre Ă  la page” (hey, celle-ci je l’ai dĂ©poussiĂ©rĂ©e aussi) pour que nos nains se sentent compris par leurs parents. Attention Ă  ne pas en faire trop pour ne pas passer pour une cagole en mal de jeunesse Ă  la sortie de l’école!

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