Qui a eu cette idée folle?

classe ecole

Je n’ai jamais aimé l’école. Paradoxalement, j’ai un Bac+4 en compta-finance et j’ai ensuite repris mes études, à 38 ans, pour devenir chef de projet digital. Alors, depuis que mes enfants sont scolarisés, ma hantise, ce sont les réunions parents-professeurs, car j’ai du mal à entendre des critiques sur mes petits. Je sais, c’est puéril. Du coup, je laisse la corvée à Chuck qui sort son plus beau sourire, son petit polo de papa parfait, et répond “oui, c’est vrai” à toutes les questions, pour le plus grand bonheur des maîtresses qui le trouvent charmant.

Les Ostrogoths et la pizza provençale.

Je n’aime pas le système scolaire français. Je ne blâme pas les profs, qui font ce qu’ils peuvent avec 1 stylo rouge et 3 photocopies par an, pour faire de 30 gamins cernés par des nuits passées sur “Assassin’s Creed”, nos futurs coiffeurs, commerciaux, banquiers ou agriculteurs.

Mais je trouve le système démodé et inadapté à une société en mouvement permanent. Les enfants ont trop objectivement trop d’heures de cours et ne retiennent finalement que peu d’informations sur une journée. Même nous, adultes, on pique du nez pendant les réunions, quand Jean-Phi expose en 250 points sa vision marketing pour les 6 ans à venir, alors que l’on sait bien qu’on aura changé 4 fois de boîte d’ici là. En vrai, on vient surtout pour les chouquettes et le café.

Puis,il y a les programmes, qui n’ont jamais été relookés. En histoire, les gamins doivent apprendre des tonnes de dates qui ne leur serviront jamais (on se fout de savoir quand est né Clovis, on a besoin des alertes facebook pour se souvenir de l’anniversaire de nos enfants!). On tente de leur bourrer le cerveau de données inutiles : “À la fin du Ve siècle, les Wisigoths contrôlent l’Aquitaine et l’Espagne, les Ostrogoths la Provence et l’Italie, les Burgondes une principauté au sud-est de la Gaule.” La belle affaire! Les Ostrogoths ont inventé la pizza provençale?? Même pas. 

Les mômes apprennent ça mais sont incapables de te dire quand ont eu lieu les attentats de Wall Trade Center de 2012 🤪. En fait, les profs d’histoire devraient faire leurs cours déguisés. Ça passerait vachement mieux si Mr Adam arrivait habillé en louis XVI, la tête entre les mains! Ou faire des sketchs avec d’autres profs! J’aurais des tonnes de bonnes idées si j’étais ministre de l’éducation!

Ni “oui”, ni “non”

Pareil pour la philo! Au bac, mon sujet c’était “penser, est-ce dire “non”. WTF? Le monde part en couilles, on songe à envoyer les humains sur d’autres planètes car on a pourri la nôtre mais on me demande de gratter deux pages doubles pour savoir si, quand je pense, je dis plutôt “oui” ou plutôt “non”.

Je suis une meuf, donc “non” veut dire “non”, mais “oui” veut aussi dire “non”, sauf si je décide que “oui” c’est “oui”, et dans ce cas, c’est si je veux, quand je veux, ou pas. Avec ça, j’ai eu 10 quand même.

Attrac’tifs coiffure 

Moi, je n’aimais l’école que pour m’y amuser. Je parlais en cours, je rigolais, je me maquillais, même (avec mes cop’s, on coinçait des miroirs dans nos trousses pour se remettre du crayon sur les yeux et une tonne de poudre). On séchait systématiquement la philo, on avait nos règles 4 fois par mois pour éviter le sport et nos agendas nous servaient uniquement de “mur à conneries”, version 1997. Le papier était même un meilleur support que les réseaux sociaux: je me souviens qu’on coupait les cheveux des intellos qui étaient devant nous en cours pour les coller dessus, comme des trophées. Et Alix avait collé son poil de cul sur l’agenda de Fran à coté d’un petit pois de la cantine qu’elle avait retrouvé entre ses dents. A la fin de l’année, le pauvre légume était devenu tout marron. On ne pourrait pas faire ça aujourd’hui sur nos téléphones! 

Franchement, nos années lycées ont été parmi les meilleures de nos vies: on se fichait de tout, on ne pensait qu’à rigoler et accessoirement à obtenir notre bac (on ne visait pas la mention, non plus…).

Bref, le cauchemar de tout prof. Sauf que je n’étais pas la pire et j’avais plus que la moyenne, donc ça passait. Mes potes m’appelaient même “la réviseuse” car il m’arrivait, contrairement à eux, d’ouvrir mes bouquins. Finalement, on a tous bien fini, aucun ne vit sous les ponts de Melun, comme quoi….

Il faut reconnaître que depuis quelques années, l’éducation nationale fait des efforts: les notes ont été remplacées par des niveaux de compétences, les gamins travaillent sur les outils numériques et la nouvelle génération d’instits est un peu plus formée pour travailler avec des enfants au profil atypique. Mais je pense qu’il y a une véritable révolution à mener si on veut qu’un jour nos enfants se lèvent le matin en criant “chouette, aujourd’hui y’a école!”.

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